Château Grand-jour

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Prignac-et-Marcamps

Le demeure aurait été édifiée en 1763 selon la notice de l’édition de 1893 de Bordeaux et ses vins. La carte de Belleyme, levée dans la seconde moitié du 18e siècle, indique le toponyme Grand Jour. Le corps de logis date de cette période avec notamment les portes à chambranle mouluré, à tore et gorge, le voûtement du vestibule, les cheminées et les moulures.

La propriété est alors certainement entre les mains de la famille Villatelle, puis à la famille Lavergne-Peyredoule par les successions de Jeanne Villatelle, veuve de Monsieur Descalette, de Jeanne Marie Villatelle, veuve de Charles de Callières, et de Marguerite Villatelle, veuve de Monsieur Lavergne-Peyredoule.

Le 2 avril 1813, un acte de vente concerne la moitié orientale du domaine de "Grand Jour" appartenant à Anne Julie Lavergne-Peyredoule qui la cède à Jeanne Lachassaigne, épouse de Sébastien Lavergne-Peyredoule-Mirande, déjà détenteur de l’autre moitié.

Un corps de logis s’élevant sur un étage avec une partie mansardée y est décrit, correspondant au centre du bâtiment actuel. La cour est formée par des ailes de dépendances dont les chais et cuviers à l’est, deux portails avec portes piétonnières au nord, l’un fermant la cour et l’autre l’allée sur la route de Bourg à Saint-André-de-Cubzac. Un jardin est implanté au sud avec une allée centrale dans l'axe du logis. Cette disposition est représentée sur le plan cadastral de 1819 qui indique comme toponyme Beau-Séjour.

La vente de 1813 comprend les chais, cuviers et le mobilier (vaisseaux vinaires, barriques, chaudière à eau-de-vie, etc.) mais aussi des parcelles de vignes, attestant la production viticole du domaine.

En 1830-1831, Pierre Castanet, marchand de pierres, fait l’acquisition du domaine [AD Gironde, 3 E 56055, 20 mars 1830 et 29 janvier 1831] pour la somme de 130 000 francs. L'ouvrage Bordeaux et ses vins (1893) indique qu’il restaure le domaine et crée "un beau vignoble rouge". Au milieu du 19e siècle, Pierre Castanet a semble-t-il effectué des travaux d’agrandissement et de modernisation des installations viti-vinicoles. Au moment de son décès en 1868, la production annuelle s'élève à 180-200 tonneaux (voir AD Gironde, 3 E 56076, inventaire après décès des biens de Pierre Castanet). Par la suite, la production chute à 70 tonneaux. En 1878, la propriété subit les dégâts du phylloxéra ; le vignoble est petit à petit reconstitué avec le malbec comme cépage principal et la plantation dans les zones de palus.

En janvier 1893, le domaine passe à la famille Gaignerot par l'union de Marie Elisabeth Castanet avec Alphonse Gaignerot. Les boiseries du salon datent peut-être de cette époque. Des travaux sont également réalisés au niveau des dépendances. La production viticole passe à 100 tonneaux. Au début du 20e siècle, aux 125 tonneaux de vin rouge s’ajoute une quinzaine de tonneaux de blanc. Des cartes postales du début du 20e siècle représentent l'activité de la tonnellerie du château.

En 1982, le vignoble de Grand Jour s’étendait sur 26 hectares d’un seul tenant mais la famille Gaignerot possédait d’autres propriétés voisines : le Mugron, les Terres Vieilles, le Clapa et le Roc. Au total, les Gaignerot détenaient 117 hectares dont 60 de vignes, classées dans les appellations Bordeaux Supérieur et Côtes de Bourg. Tous ces biens ont été vendus par Madame Alban Gaignerot en 1986 à la holding belge Geens.

Depuis 2013, Grand-Jour est détenu par Monsieur Qu, gérant du groupe chinois Haichang, également propriétaire du château Mille-Secousse/Chenu-Lafitte à Bourg.

Périodes

Principale : 2e moitié 18e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Le domaine se situe en bordure de la route départementale n°669, à l’entrée du bourg de Prignac-et-Marcamps. Une allée ouverte d'un portail monumental mène aux bâtiments organisés autour d'une cour carrée. Ce portail est composé de quatre piliers en pierre de taille couronnés de pommes de pin, et de deux murs en pierre de taille à balustrade traités de manière concave. La grille d'entrée métallique est surmontée de ferronneries présentant les initiales entrelacées P et C (Pierre Castanet ?). Le portail est contigu à l'ouest au logement du gardien en rez-de-chaussée, présentant des encadrements d'ouvertures aux angles lobés.

L'allée est encadrée de deux murets en moellon : dans le mur est, un puits couvert est ménagé. Des accès matérialisés par des piliers maçonnés donnent dans les vignes, à l'est et à l'ouest.

Un second portail monumental donne accès à la cour. Il est formé de deux piliers principaux avec pilastres engagés à chapiteaux ioniques et surmontés de pots à feux. Des piliers secondaires à bossage encadrent deux portes piétonnières, dont une factice. La cour est délimitée au sud par le corps de logis et sur les trois autres côtés par les dépendances.

Le logis est composé d'un corps central sur un étage, large de cinq travées. La travée centrale plus importante est complétée d'un deuxième étage percé d'un oculus et d'un étage de comble ménagé sous la toiture brisée en ardoise percée d'une lucarne avec ailerons à volutes et fronton cintré. Les travées sont marquées par des jambes à bossage traitées en pilastres dont le chapiteau est distinct des bandeaux et corniches régnant en façade. Les pilastres de la travée centrale, à l'étage, présentent un traitement avec tables décoratives. Les baies de cette travée centrale sont en arc segmentaire tandis que celles des travées latérales, plus étroites, sont à plate-bande. Elles sont inscrites dans un ressaut formant travée. La façade sur jardin au sud présente le même traitement.

De part et d'autre du corps central, deux ailes sont construites dans le prolongement, en rez-de-chaussée et comble à surcroît, complétées à l'est d'une orangerie. A l'ouest, une terrasse maçonnée est aménagée avec un accès voûté à une cave. Un passage est par ailleurs établi dans l'aile ouest pour accéder au jardin. Un édicule couvert en zinc et supporté par des colonnes avec chapiteaux à palmes abrite un puits aujourd'hui condamné, inscrit dans une niche sculptée (voûte en éventail, fleurs, bandeaux à canaux).

A l'intérieur, le vestibule d'entrée présente une voûte en anse de panier et arêtes. Percé de deux portes, l'une au sud, l'une au nord, il est traversant. Les dessus-de-porte sont ornés de verrières portant des initiales (en référence à la famille Gaignerot ?). Les pièces du rez-de-chaussée sont desservies par un couloir côté nord. L'escalier menant à l’étage est décentré à l’ouest. A l'étage, on retrouve la distribution des chambres par un couloir au nord. Un cabinet est installé au centre. Un autre escalier donne accès au 2e étage puis à l'étage de comble.

L'aile de dépendances est se compose d'une écurie, d'une tonnellerie ; l'aile ouest comprend un passage vers le jardin, un four à pain, une grange, une étable, une forge, et un passage vers le hangar à machines.

L'aile nord de la cour, de part et d'autre du portail monumental, se compose à l'est d'un cuvier à étage, avec une réception de la vendange qui s'effectue par la porte haute du pavillon d'angle, et à l'ouest du chai à barriques et d'une citerne installée dans le pavillon d'angle. Celle-ci est alimentée par un puits artésien situé au sud-ouest de la propriété. Le cuvier est équipé de cuves en bois et conserve son niveau de plancher qui facilitait le travail des ouvriers. Le nom du domaine est inscrit sur une table décorative surmontant la porte de réception de la vendange sur la face est du pavillon du cuvier. Le chai présente une toiture asymétrique : l'air y est régulé et la lumière apportée par les petites fentes ménagées sur la façade nord.

Au sud du logis, le jardin est composé d'une allée centrale et clôturé par un mur en pierre de taille. Deux pavillons sont placés aux angles de la première terrasse. Quelques marches donnent accès à un autre jardin en contrebas, également doté de pavillons aux angles.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Étages

1 étage carré, étage de comble, 2 étages carrés

Couvrements
  1. voûte d'arêtes voûte en berceau en anse-de-panier
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit brisé en pavillon

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en maçonnerie

Typologie
  1. cuvier médocain
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. peinture
  3. ferronnerie
Décors/Représentation
  1. Representations : volute


Précision sur la représentation :

Éléments de sculpture de la façade.

Décor intérieur : trompe l’œil peint imitation marbre dans la cage d'escalier, boiseries du salon, cheminées sculptées, verrières.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Prignac-et-Marcamps , avenue des Côtes de Bourg

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Grand-Jour

Cadastre: 1819 A 386, 2015 OC 279

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